Extrait de Indian Love Lyrics (N° 3)
Texte de Laurence Hope (1865 - 1904)
Pale hands I loved beside the Shalimar,
J’ai aimé de pâles mains à côté du jardin
Where are you now? Who lies beneath your spell?
Où êtes-vous désormais ? Qui repose sous votre charme ?
Whom do you lead on Rapture's roadway, far,
Qui menez-vous sur la route du ravissement, loin,
Before you agonise them in farewell?
Avant de les faire agonir dans un adieu ?
Pale hands I loved beside the Shalimar,
J’ai aimé de pâles mains à côté du jardin
Where are you now? Where are you now?
Où êtes-vous désormais ? Où êtes-vous désormais ?
Pale hands, pink tipped, like Lotus buds that float
Mains pales, aux bouts roses, comme des bourgeons de lotus qui flottent
On those cool waters where we used to dwell,
Sur ces eaux fraiches où vous aviez l’habitude de reposer,
I would have rather felt you round my throat,
J’aurais préféré vous sentir autour de ma gorge,
Crushing out life, than waving me farewell!
Extrayant la vie, plutôt que de me faire un signe d’adieu !
Pale hands I loved beside the Shalimar,
J’ai aimé de pâles mains à côté du jardin
Where are you now? Where lies your spell?
Où êtes-vous désormais ? Qui repose sous votre charme ?
Texte de John Masefield
(1878-1967)
I must go down to the seas again,
Il me faut encore aller vers la mer,
To the lonely sea and the sky,
Vers la mer solitaire et le ciel,
And all I ask is a tall ship
Et tout ce que je demande est un grand voilier
And a star to steer her by,
Et une étoile pour le guider,
And the wheel's kick
Et le rappel de la barre
And the wind's song
et la chanson du vent
And the white sail's shaking,
Et le tremblement de la voile blanche,
And a grey mist on the sea's face
Et la brume grise au ras de l'eau
And a grey dawn breaking.
Et l'aube grise qui apparaît.
I must go down to the seas again,
Il me faut encore aller vers la mer,
for the call of the running tide
Car l'appel des marées
Is a wild call and a clear call that may not be denied;
Est un appel sauvage et clair qui ne peut être ignoré ;
And all I ask is a windy day
Et tout ce que je demande est un jour de grand vent
With the white clouds flying,
Avec les nuages blancs qui s’envolent,
And the flung spray
Et le poudroiement des embruns
And the blown spume and the seagulls crying.
Et le jaillissement d'écume et le cri des mouettes.
I must go down to the seas again,
Il me faut encore aller vers la mer,
To the vagrant gypsy life,
Vers la vie errante du gitan,
To the gull's way and the whale's way
Là où vont les goélands au royaume de la baleine
Where the wind's like a whetted knife;
Là où le vent a le tranchant du couteau ;
And all I ask is a merry yarn from a laughing fellow-rover,
Et tout ce que je demande est le gai récit d'un joyeux compagnon,
And quiet sleep and a sweet dream
Et un sommeil paisible et un doux rêve
When the long trick's over.
Quand vient enfin l'heure de fermer les yeux.
Chant populaire Irlandais
Poème de William Butler Yeats (1865 -
1939)
Down by the salley gardens my love and I did meet;
En bas, près des jardins de saules, mon amour et moi nous sommes rencontrés.
She passed the salley gardens with little snow-white feet.
Elle passait à côté des jardins de saules avec ses petits pieds blancs.
She bid me take love easy, as the leaves grow on the tree;
Elle me disait de prendre l'amour simplement, comme poussent les feuilles sur l’arbre,
But I, being young and foolish, with her did not agree.
Mais comme j'étais encore jeune et bête, je ne fus pas d'accord avec elle.
In a field by the river my love and I did stand,
Je me tenais au bord de la rivière avec mon amour,
And on my leaning shoulder she laid her snow-white hand.
Et elle posa sa main blanche comme neige sur mon épaule penchée.
She bid me take life easy, as the grass grows on the weirs;
Elle me disait de prendre la vie simplement, comme pousse l'herbe sur les barrages,
But I was young and foolish, and now I am full of tears.
Mais j'étais jeune et bête, et maintenant je verse des larmes.
She bid me take love easy, as the leaves grow on the tree;
Elle me disait de prendre l'amour simplement, comme poussent les feuilles sur l’arbre,
But I, being young and foolish, with her did not agree.
Mais comme j'étais jeune et bête, je ne fus pas d'accord avec elle.
But I was young and foolish, and now I am full of tears.
Mais j'étais jeune et bête, et maintenant je verse des larmes.
Extrait du cycle Songs of travel
Texte de Robert Louis Stevenson (1850 -
1894)
I will make you brooches and toys for your delight
Je ferai pour ton plaisir des broches et des jouets
Of bird-song at morning and star-shine at night,
Avec le chant des oiseaux le matin et le scintillement des étoiles la nuit.
I will make a palace fit for you and me
Je ferai un palais digne de toi et de moi
Of green days in forests, and blue days at sea.
Avec les jours verts en forêt, et les jours bleus en mer.
I will make my kitchen, and you shall keep your room,
Je me ferai une cuisine et tu garderas ta chambre,
Where white flows the river and bright blows the broom ;
Où coule la rivière blanche et fleurit le genêt brillant ;
And you shall wash your linen and keep your body white
Et tu laveras ton linge et garderas blanc ton corps
In rainfall at morning and dewfall at night.
Avec la pluie le matin et la tombée de la rosée la nuit.
And this shall be for music when no one else is near,
Et ceci sera notre musique dans l’intimité,
The fine song for singing, the rare song to hear !
La belle chanson à chanter, la rare chanson à entendre !
That only I remember, that only you admire,
Dont seul je me souviens, que seule tu admires,
Of the broad road that stretches and the roadside fire.
Avec le feu au bord de la grand-route qui s’étire.
Extrait du cycle Songs of travel
Texte de Robert Louis Stevenson (1850 -
1894)
Let Beauty awake in the morn from beautiful dreams,
Que s’éveille au matin la beauté de beaux rêves,
Beauty awake from rest!
Que s’éveille la beauté du repos !
Let Beauty awake
Que s’éveille la beauté
For Beauty's sake
Pour l’amour de la beauté
In the hour when the birds awake in the brake
À l’heure où les oiseaux s’éveillent dans le taillis
And the stars are bright in the west!
Et les étoiles brillent à l’Ouest !
Let Beauty awake in the eve from the slumber of day,
Que s’éveille au soir la beauté du sommeil du jour,
Awake in the crimson eve!
Qu’elle s’éveille dans le soir pourpre !
In the day's dusk end
Quand le jour se fait sombre
When the shades ascend,
Et que montent les ombres,
Let her wake to the kiss of a tender friend,
Que s’éveille au baiser d’un tendre ami,
To render again and receive!
Pour rendre à nouveau et recevoir.
Extrait du cycle The House of life
Texte de Dante Gabriel Rossetti (1828-1882)
Your hands lie open in the long fresh grass, --
Tes mains reposent dans l’herbe longue et fraiche,
The finger-points look through like rosy blooms:
Les bouts des doigts percent comme des fleurs rosées :
Your eyes smile peace. The pasture gleams and glooms
Tes yeux sourient en paix. La prairie luit et s’assombrit
'Neath billowing skies that scatter and amass.
Sous des cieux gonflés qui se dispersent et s'amassent.
All round our nest, far as the eye can pass,
Tout autour de notre nid, aussi loin que l’œil peut voir,
Are golden kingcup-fields with silver edge
On trouve des champs de populage des marais aux bords argentés,
Where the cow-parsley skirts the hawthorn-hedge.
Où le cerfeuil sauvage borde la haie d’aubépine.
'Tis visible silence, still as the hour-glass.
Le silence est visible, calme comme le sablier.
Deep in the sun-searched growths the dragon-fly
Au fond des pousses que cherche le soleil, la libellule
Hangs like a blue thread loosened from the sky: --
Pend comme un fil bleu lâché du ciel :
So this wing'd hour is dropt to us from above.
Ainsi, cette heure ailée nous est déposée par en haut.
Oh! clasp we to our hearts, for deathless dower,
Oh ! Etreignons nos cœurs, pour une dot immortelle,
This close-companioned inarticulate hour
Cette heure inarticulée et amicalement proche
When twofold silence was the song of love.
Quand le silence partagé était un chant d’amour.
poème de René-François Sully-Prudhomme (1839-1907)
S'asseoir tous deux au bord du flot qui passe,
Le voir passer ;
Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace,
Le voir glisser ;
À l'horizon, s'il fume un toit de chaume,
Le voir fumer ;
Aux alentours si quelque fleur embaume,
S'en embaumer ;
Entendre au pied du saule où l'eau murmure
L'eau murmurer ;
Ne pas sentir, tant que ce rêve dure,
Le temps durer ;
Mais n'apportant de passion profonde
Qu'à s'adorer,
Sans nul souci des querelles du monde,
Les ignorer ;
Et seuls, tous deux devant tout ce qui lasse,
Sans se lasser,
Sentir l'amour, devant tout ce qui passe,
Ne point passer!
Texte de Éphraïm Mikhaël
(1866-1890)
Dans le golfe aux jardins ombreux,
Des couples blonds d'amants heureux
Ont fleuri les mâts langoureux
De ta galère,
Et, caressé de doux été,
Notre beau navire enchanté,
Vers des pays de volupté:
Fend l'onde claire!
Vois, nous sommes les souverains
Des lumineux déserts marins,
Sur les flots ravis et se reins
Berçons nos rêves!
Tes pâles mains ont le pouvoir
D'embaumer au loin l'air du soir,
Et, dans tes yeux, je crois revoir,
Le ciel des grèves!
Mais là-bas au soleil,
Surgit le cher pays vermeil
D'où s'élève un chant de réveil
Et d'allégresse;
C'est l'île heureuse aux cieux légers
Où, parmi les lys étrangers,
Je dormirai, dans les vergers
Sous ta caresse!
Poème de Charles Baudelaire (1821-1867)
Mon enfant, ma soeur,
songe a la douceur
D'aller la-bas vivre ensemble,
Aimer a loisir, aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouilles
De ces ciels brouilles
Pour mon esprit ont les charmes
Si mysterieux
De tes traitres yeux,
Brillant a travers leurs larmes.
La, tout n'est qu'ordre et beaute,
Luxe, calme et volupte.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde;
C'est pour assouvir
Ton moindre desir
Qu'il viennent du bout du monde.
Les soleils couchants
Revetent les champs,
Les canaux, la ville entiere
D'hyacinthe et d'or;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumiere!
La, tout n'est qu'ordre et beaute,
Luxe, calme et volupte.
Poème de Ernst Schulze (1789-1817)
D. 882, extrait de op. 101 ( No. 1)
Still sitz' ich an des Hügels Hang,
Assis tranquillement sur la pente de la colline,
Der Himmel ist so klar,
Je vois le ciel si clair,
Das Lüftchen spielt im grünen Tal,
La brise joue dans la verte vallée.
Wo ich beim ersten Frühlingsstrahl
Où, aux premiers rayons printaniers
Einst, ach so glücklich war.
J'étais alors si heureux, hélas.
Wo ich an ihrer Seite ging
C'est là que j'allais à ses côtés,
So traulich und so nah,
Si confiant et si proche,
Und tief im dunklen Felsenquell
Et que dans la source profonde de la roche sombre
Den schönen Himmel blau und hell
Je voyais le ciel, bleu et clair,
Und sie im Himmel sah.
Et la voyais, elle, dans le ciel.
Sieh, wie der bunte Frühling schon
Regarde, déjà le printemps coloré
Aus Knosp' und Blüte blickt!
Nous lance un regard de bourgeons et de fleurs !
Nicht alle Blüten sind mir gleich,
Toutes les fleurs ne sont pas les mêmes pour moi
Am liebsten pflückt ich von dem Zweig,
Je cueille plutôt celles de la branche
Von welchem sie gepflückt.
Où elle-même avait cueilli !
Denn alles ist wie damals noch,
Car tout est encore comme autrefois,
Die Blumen, das Gefild;
Les fleurs, les champs ;
Die Sonne scheint nicht minder hell,
Le soleil ne brille pas moins,
Nicht minder freundlich schwimmt im Quell
La source ne reflète pas moins aimablement
Das blaue Himmelsbild.
L'image du ciel bleu.
Es wandeln nur sich Will und Wahn,
Seules changent la volonté et les rêves,
Es wechseln Lust und Streit,
Les désirs et les combats,
Vorüber flieht der Liebe Glück,
Le bonheur amoureux s'envole au loin,
Und nur die Liebe bleibt zurück,
Et seul l'amour reste seul,
Die Lieb und ach, das Leid!
L'amour et, hélas, la peine.
O wär ich doch ein Vöglein nur
Oh si seulement j'étais un petit oiseau
Dort an dem Wiesenhang
Là-bas sur la pente de la prairie,
Dann blieb ich auf den Zweigen hier,
Alors je resterais sur cette branche,
Und säng ein süßes Lied von ihr,
Et je chanterais une douce chanson sur elle,
Den ganzen Sommer lang.
Tout au long de l'été.
Poème de Franz Xaver von Schlechta (1796-1875)
Extrait de Vier Lieder, D. 881, op. 96 (N°
4)
Den Fischer fechten Sorgen
Le pêcheur n'est pas harcelé par les soucis
Und Gram und Leid nicht an;
Et les chagrins et les douleurs ;
Er löst am frühen Morgen
Il détache tôt le matin
Mit leichtem Sinn den Kahn.
Avec l'esprit léger son bateau.
Da lagert rings noch Friede
La paix est tout autour de lui
Auf Wald und Flur und Bach,
Dans les forêts, les prairies et les ruisseaux,
Er ruft mit seinem Liede
Il appelle avec son chant
Die gold'ne Sonne wach.
Le soleil doré à s'éveiller.
Er singt zu seinem Werke
Il chante pendant son travail
Aus voller frischer Brust,
Avec un cœur plein de vigueur,
Die Arbeit gibt ihm Stärke,
Son travail lui donne la force,
Die Stärke Lebenslust.
Sa force la joie de vivre.
Bald wird ein bunt Gewimmel
Bientôt un grouillement multicolore
In allen Tiefen laut
Résonnera dans les profondeurs
Und plätschert durch den Himmel,
Et jaillira à travers le ciel
Der sich im Wasser baut.
Qui se reflète dans l'eau.
Doch wer ein Netz will stellen,
Mais celui qui veut poser un filet,
Braucht Augen klar und gut,
A besoin de bons yeux clairs,
Muß heiter gleich den Wellen
Il doit être aussi clair que les vagues
Und frei sein wie die Flut.
Et aussi libre que les flots.
Dort angelt auf der Brücke
Là sur le pont est en train de pêcher
Die Hirtin. Schlauer Wicht,
La bergère, petite rusée,
Entsage deiner Tücke,
Arrête tes tours,
Den Fisch betrügst du nicht.
Tu ne duperas pas ce poisson !
Extrait de Zwölf Gedichte op.35 (N° 4)
Poème de Justinus Kerner (1786-1862)
Du junges Grün, du frisches Gras!
Toi, le jeune vert, toi, l’herbe fraîche !
Wie manches Herz durch dich genas,
Combien de cœurs ont été guéris par toi
Das von des Winters Schnee erkrankt,
Après être tombés malades de la neige de l'hiver ?
O wie mein Herz nach dir verlangt!
Oh, comme mon cœur se languit de toi !
Schon wächst du aus der Erde Nacht,
Déjà tu pousses depuis la nuit de la terre,
Wie dir mein Aug' entgegen lacht!
Comme mon œil rit de te voir avancer vers moi !
Hier in des Waldes stillem Grund
Ici, dans les terres silencieuses de la forêt,
Drück' ich dich, Grün, an Herz und Mund.
Je te presse, ô vert, contre mon cœur et ma bouche.
Wie treibt's mich von den Menschen fort!
Comme j'ai envie de quitter l'humanité !
Mein Leid, das hebt kein Menschenwort,
Mon chagrin ne peut être levé par aucun mot humain,
Nur junges Grün ans Herz gelegt,
Seule la jeune herbe posée sur mon cœur
Macht, daß mein Herze stiller schlägt.
Peut faire battre mon cœur plus calmement.
Poème de John Henry Mackay (1864-1933)
Extrait de Vier Lieder op. 27 (N° 4)
Und morgen wird die Sonne wieder scheinen,
Et demain le soleil brillera à nouveau,
und auf dem Wege, den ich gehen werde,
Et sur le chemin que j’emprunterai,
wird uns, die Glücklichen, sie wieder einen
Il nous réunira, nous les bienheureux, à nouveau
inmitten dieser sonnenatmenden Erde . . .
Sur cette terre qui respire le soleil.
Und zu dem Strand, dem weiten, wogenblauen,
Et sur la plage, vaste, aux vagues bleues,
werden wir still und langsam niedersteigen,
Nous descendrons tranquillement et lentement,
stumm werden wir uns in die Augen schauen,
Silencieusement nous nous regarderons dans les yeux
und auf uns sinkt des Glückes stummes Schweigen. . .
Et le silence muet du bonheur descendra sur nous.
Poème de Hermann von Gilm zu Rosenegg (1812-1864)
Extrait de Letzte Blätter op. 10 (N° 3)
Aus dem Walde tritt die Nacht,
La nuit descend de la forêt,
Aus den Bäumen schleicht sie leise,
Silencieusement, elle se glisse hors des arbres,
Schaut sich um im weitem Kreise,
Et parcoure des yeux l'étendue autour d'elle,
Nun gib acht.
Maintenant, prends garde.
Alle Lichter dieser Welt,
Toutes les lumières de ce monde
Alle Blumen, alle Farben
Toutes les fleurs, toutes les couleurs
Löscht sie aus und stiehlt die Garben
Par elles sont éteintes et les gerbes dérobées
Weg vom Feld.
Dans les champs.
Alles nimmt sie, was nur hold,
Elle prend tout, uniquement ce qui est beau,
Nimmt das Silber weg des Stromes,
Du fleuve elle prend l'argent
Nimmt vom Kupferdach des [Domes]4
Du toit de cuivre de la cathédrale elle prend
Weg das Gold.
L'or.
Ausgeplündert steht der Strauch,
Le buisson est là, dépouillé,
Rücke näher, Seel an Seele;
Viens plus près, cœur contre cœur;
O die Nacht, mir bangt, sie stehle
Ô j'ai peur que la nuit t'arrache aussi
Dich mir auch.
À moi.